Cahier des charges de l’immeuble HLM à Chancy
La commune de Chancy a fait appel à l’atelier d’architecture F. Baud & T. Früh SA pour imaginer et réaliser la rénovation thermique et l’ajout de six nouveaux appartements d’un immeuble HLM datant du début des années 60 situé route de Bellegarde à Chancy.
L’historique de l’immeuble de Chancy
Comme nombre de petits immeubles collectifs de l’après-guerre, ce bâtiment connaissait une déficience thermique très importante. Les résidents se plaignaient notamment que leur habitat soit une véritable fournaise durant l’été. Il était également particulièrement énergivore et les dépenses collectives allaient bon train. En effet, l’immeuble n’avait pour squelette que du béton. Il manquait de chair, à savoir d’une isolation thermique.
Le mazout était le seul combustible utilisé pour chauffer les logements, une énergie particulièrement polluante et néfaste pour l’environnement. Le bâtiment présentait également des défaillances quant à la prévention des risques sismiques.
Le choix de la rénovation
Face à l’étendue des travaux, une solution aurait pu être de raser l’immeuble mais ce dernier était habité et il a été décidé de le rénover en maintenant les occupants en place. Un challenge de taille ! Pour faire peau neuve et se refaire une santé, le chantier aura duré un an de 2017 à 2018.
L’immeuble étant occupé durant les travaux, la préfabrication bois des nouveaux éléments de façade et de toiture a permis de limiter la durée et les nuisances.
La rénovation de l’immeuble HLM Chancy est aujourd’hui encore un cas d’école de ce qui peut se faire de mieux dans la rénovation de ce type de bâtiments.
« Rénovation d’un immeuble locatif à Chancy ou comment transformer un logement collectif de la passoire thermique à l’exemplarité énergétique. »
Solutions apportées
Pour se mettre aux normes et atteindre les critères du label Minergie®, l’atelier d’architecture F. Baud & T. Früh SA a œuvré sur de nombreux fronts.
Tourner la page des énergies fossiles
Pour tourner la page aux énergies fossiles, le choix s’est porté sur un système type IceutiSol, constitué d’une pompe à chaleur (PAC) eau/eau et d’un bac à changement de phase, qui, alliés à des capteurs solaires thermiques non vitrés et à des capteurs solaires photovoltaïques formant une nouvelle toiture “solaire“ homogène, fournit la chaleur et l’eau chaude sanitaire nécessaires.
La ventilation simple flux hygroréglable est munie d’un échangeur permettant de récupérer la chaleur de l’air extrait pour réchauffer le bac à changement de phase (souvent gelé en hiver) et augmente ainsi l’efficience de la pompe à chaleur.
Cap vers une isolation thermique efficiente
Pour offrir une isolation thermique au bâtiment, ossature bois, laine de bois, triple vitrage… ont été mis au programme. La toiture et les vitrages ont été refaits à neuf.
Les balcons sont conservés et transformés en loggias fermées, un choix avec un double effet positif. Les loggias fermées sont d’excellents tampons thermiques et sont particulièrement appréciés par les résidents et résidentes. Par ailleurs, les vitrages des balcons/jardins d’hiver ont été conçus en plusieurs éléments pliants de façon à pouvoir être largement ouverts en été.
Un exemple de rénovation réussie
Une part importante de l’électricité consommée par la pompe à chaleur, la ventilation et l’éclairage des communs est couverte par les capteurs solaires photovoltaïques.
Le bâtiment de Chancy présente désormais un des « IDC » (Indice de consommation énergétique) parmi les plus bas du territoire genevois pour un bâtiment rénové.
Pour aller plus loin
- Article Tribune de Genève février 2018 : Du bâti des années 60 aux standards écolos
- Article Tribune de Genève avril 2018 : La pause de midi
- Article Bâtiment et énergie Suisse 2022 : Annuaire Suisse de la construction durable : Quand la glace est une force